En France, l’air intérieur peut être jusqu’à huit fois plus pollué que l’air extérieur, selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie. Certaines substances libérées par des produits du quotidien s’accumulent dans les espaces clos, à des concentrations parfois préoccupantes.
La combustion de certains objets décoratifs, réputés anodins, figure parmi les sources inattendues d’émissions chimiques. Derrière leur usage répandu, des risques insoupçonnés persistent pour la santé respiratoire et la qualité de l’air.
Bougies d’intérieur : un rituel apaisant aux effets parfois méconnus
La scène est familière : rideaux tirés, lumière tamisée, parfum discret. La bougie s’invite dans nos foyers, promesse de douceur et de bien-être. Allumer une bougie, c’est souvent chercher à ralentir, à installer une atmosphère propice au réconfort. Pourtant, ce geste apparemment anodin cache une réalité moins reluisante. La combustion des bougies parfumées, mais aussi celle de l’encens ou des sprays d’ambiance, libère tout un éventail de composés organiques volatils et de microparticules dans notre air intérieur. Invisibles, ces émissions s’accumulent et participent activement à la pollution de l’environnement domestique.
Le sujet ne se limite pas aux senteurs. Des études relayées par l’ADEME ont mis en évidence la présence de substances comme le formaldéhyde ou le benzène, classés cancérogènes avérés, dans les fumées issues de la combustion. Les enfants, femmes enceintes ou personnes asthmatiques paient un tribut plus lourd à cette exposition. La qualité de l’air intérieur en pâtit, augmentant les risques de maladies respiratoires, de maux de tête ou d’allergies.
Et puis, il y a le risque d’accident. Un objet décoratif, aussi joli soit-il, peut devenir source d’incendie domestique ou provoquer une brûlure si l’on néglige les règles de prudence. Les statistiques d’incidents liés à l’utilisation de ces produits rappellent que la vigilance n’est jamais de trop : éloigner les bougies des textiles, éviter les courants d’air, ne jamais les laisser à la portée des plus jeunes.
Pour mieux comprendre ce qui se joue, voici les principaux points de vigilance associés à la combustion des bougies :
- Émissions de COV : formaldéhyde, benzène, toluène, microparticules
- Risques d’accident : incendies, brûlures domestiques
- Populations à risque : enfants, femmes enceintes, asthmatiques
En somme, l’ambiance feutrée procurée par les bougies d’intérieur mérite qu’on y associe quelques précautions, trop souvent reléguées au second plan face à la quête d’un confort sensoriel.
Quels composants se cachent dans les bougies traditionnelles ?
La bougie n’a rien d’anodin dans sa composition. À la base, il y a la cire : d’abeille, végétale ou minérale, chacune possède ses spécificités. La paraffine, dérivée du pétrole, reste la plus courante, mais sa combustion génère des polluants. La cire d’abeille, plus naturelle, se distingue par sa discrétion olfactive, alors que la cire végétale, colza, soja, palme, attire par ses arguments écologiques. Aucune n’échappe toutefois aux additifs.
Au-delà de la cire : les ingrédients secondaires
Les parfums donnent à chaque bougie sa personnalité : huiles essentielles ou parfums synthétiques. Même les extraits naturels demandent une certaine prudence, car certaines molécules se transforment en irritants lors de la combustion. Quant aux colorants, ils contribuent à l’esthétique mais s’ajoutent à la liste des substances à surveiller.
Voici les principaux ingrédients qu’on retrouve habituellement dans les bougies :
- Cire d’abeille : naturelle, mais parfois mélangée à d’autres cires
- Cire végétale : colza, soja, palme, plus respectueuse de l’environnement
- Cire minérale ou paraffine : issue du pétrole, la plus répandue
- Parfums : huiles essentielles ou synthétiques, à l’origine des émanations parfumées
- Colorants : pigments minéraux ou synthétiques
- Mèches : coton, parfois traitées, rarement plombées aujourd’hui
La combustion de cette combinaison de substances relâche une variété de composés dans l’air intérieur. Composition, qualité et choix des bougies ont donc un impact direct, autant sur notre environnement olfactif que sur notre santé.
Qualité de l’air et santé : ce que révèlent les études sur l’utilisation des bougies
Allumer une bougie parfumée, c’est modifier instantanément l’ambiance d’une pièce, mais aussi sa composition chimique. L’ADEME et l’ANSES ont mis en lumière la présence de composés organiques volatils (COV) issus des cires, des parfums et des colorants. Le formaldéhyde et le benzène, deux substances particulièrement préoccupantes, se retrouvent dans l’air de nos salons, parfois de façon persistante. Ces émissions s’accompagnent de microparticules capables de s’introduire profondément dans notre système respiratoire.
Des risques accrus pour les plus fragiles
Les enfants, les femmes enceintes et les personnes asthmatiques sont les premiers concernés. Une exposition répétée à ces substances augmente le risque de maladies respiratoires, d’allergies et, sur le long terme, de cancers. Certaines senteurs, riches en terpènes, se révèlent particulièrement irritantes et allergisantes.
Pour saisir l’ampleur du phénomène, il est utile de distinguer les différentes sources de pollution liées aux produits d’ambiance :
- Encens : source majeure de pollution de l’air intérieur, devant les bougies parfumées
- Sprays désodorisants et diffuseurs électriques : émettent aussi des COV et des substances potentiellement toxiques
La pollution de l’air intérieur dépasse la simple gêne olfactive : elle s’inscrit dans la durée et affecte la santé de tous, sans exception. Les autorités sanitaires déconseillent l’usage quotidien de ces produits, en particulier dans les chambres d’enfants ou dans les espaces mal ventilés.
Des alternatives plus saines pour profiter d’une ambiance chaleureuse sans compromis
On peut créer une atmosphère enveloppante sans sacrifier sa santé. Les bougies en cire d’abeille ou en cire végétale, dépourvues d’additifs et de parfums synthétiques, permettent de profiter d’une lumière douce tout en limitant la diffusion de composés organiques volatils et de particules fines, comme le recommandent l’ANSES et l’ADEME.
Autre option : les bougies LED, qui imitent à s’y méprendre la lueur d’une flamme, sans émettre de substances indésirables et sans danger de brûlure ou d’incendie. Pour les amateurs de parfums, un diffuseur d’huiles essentielles à froid reste préférable, à condition de choisir des extraits naturels et d’aérer la pièce après utilisation.
Quelques réflexes simples permettent aussi de réduire l’exposition aux polluants :
- Ventilez et aérez régulièrement : la circulation de l’air réduit la concentration de polluants.
- Optez pour des produits répondant à la norme NF 16740 (désodorisants à combustion), gage d’un contrôle plus strict.
- Consultez l’étiquetage : la mention des risques pour la santé est désormais obligatoire sur l’emballage des désodorisants à combustion depuis mai 2017.
Une attention particulière s’impose dans les pièces fréquentées par les plus fragiles : enfants, femmes enceintes, personnes asthmatiques. Les associations de consommateurs et les agences sanitaires invitent à limiter l’usage des parfums d’intérieur et à privilégier les alternatives naturelles, tout en assurant une bonne aération. L’ambiance d’une maison, ce n’est pas seulement une lumière chaleureuse : c’est aussi un air sain, discret, qui accompagne nos moments de détente sans nuire à notre santé. Ce simple détail change tout, jusqu’à la saveur du quotidien.


